ALAIN GARRIGUE
Né en 1962 à Toulouse, Alain Garrigue vit et travaille à Toulouse.
Artiste pluridisciplinaire : tout à la fois peintre, auteur de bande-dessinée et écrivain, il développe son travail de plasticien autour des notions parallèles de la vision et de la lecture d’une œuvre.
Il est également professeur de peinture à l’école des Beaux Arts de Carcassonne et à l'école Brassart Toulouse.
Au sortir des beaux Arts de Paris, il vit 11 ans à Paris et partage alors sa création entre BD et peinture, développant une recherche parallèle où ces deux médiums, antagonistes dans la forme, concourent à mettre en place un enrichissement mutuel centré sur la question du regard : de façon paradoxale peut-on lire une peinture et regarder une planche de BD ? La notion de « récit » devient alors centrale dans son travail et le fait naturellement aborder l'écriture.
En peinture, son travail s'organise d'abord en séries : « Le Tarot de Toulouse » (1984-85), « Les Foules » (1986-88), « Les Grotesques » (1989-95) puis évolue, à partir de 1996, vers une recherche centrée sur les signes et leur force d'attraction. De retour à Toulouse, à partir de 2002, il intègre à ses peintures diverses formes graphiques tirées de « modes d'emploi » glanés sur les paquets de produits de consommation courante et se met dès lors à interroger le format de ses peintures en démultipliant le cadre, produisant ainsi triptyques et polyptyques où sont intégrés gravures, symboles ou textes.
Pendant deux ans, de 2007 à 2009, il loue un atelier à New York puis se partage entre ses deux ateliers de Toulouse et de Paris jusqu'en 2012, date à laquelle il réintègre son atelier de la ville rose où il crée les « Editions La Graine a Rugi », petite maison d'édition indépendante produisant livres d'artistes, plaquettes de littérature, multiples et sérigraphies.
Depuis mars 2018 il développe le projet « Tronches » : sorte de nomenclature graphique autour de la réalisation quotidienne de portraits dessinés.
Longtemps il a été fasciné par l'image à décrypter, le hiéroglyphe ou bien sa version moderne : le mode d'emploi. Le mode d'emploi comme langage universel, qu'il aime intégrer dans ses peintures. De sa double recherche en bande-dessinée et en peinture, il retient l'appétit de récit, de narration. Mais en peinture, cela n'a d'autre but que de servir la bacchanale des couleurs, la danse des tonalités. Au revoir la logique !
Peu à peu, du fin fond de ses toiles a émergé cette notion de rébus sans sens, de signes successifs formant une narration. Travaillant de plus en plus sur la perception de ces indications de direction, de sens, il n'a eu de cesse de les intégrer avec le corps mouvant des couleurs. Eau et huile. Il aime ainsi construire ce jeu infini de questions-réponses qui s'établit lors du regard d'un tableau par le spectateur.